dimanche 14 avril 2013

Rira bien qui rira le dernier


Comment comprendre l'entêtement de François Hollande dans un voie que beaucoup dénonce comme suicidaire pour les classes populaires, avec une violence à peine contenue chez Frédéric Lordon dans sa dernière livraison, sinon dans une psychologie que résume le titre de cet article: Rira bien qui rira le dernier.

On dira ce que l'on voudra, mais le destin collectif est fait de l'action non conjuguée des hommes qui pour la plupart ne déroulent que des ambitions personnelles. Chez François Hollande cela passe par l'élimination discrète mais patiente des concurrents comme Horace vint à bout des Curiaces: En les éliminants l'un après l'autre dans la compétition vers le pouvoir.

Les unes des magazines de la semaine, l'Express, le Point reflètent assez l'opinion que chacun peut avoir à considérer le président de l'extérieur : un personnage assez falot qui paraît zizaguer entre les problèmes essentiellement pour se donner du temps et semble vouloir excuser cette caractéristique de pirouettes humoristiques.

photo: capture d'écran partielle d'un scan @si le site de Daniel Sneidermann 

Feignons d'ignorer ce qui nous dépasse pourrions nous comprendre ou au contraire vous ne perdrez rien à attendre le dénouement que je vous réserve. En réalité il compte les obstacles et les identifie comme des personnages : Il assigne un rôle à chacun de ceux qu'il entend vaincre. C'est à dire ? Un François Hollande ne se bat pas contre l'inflation ou le déficit, il assimilera Mélenchon à une politique de déficit public et travaillera à l'élimination politique de ce dernier.

 Tuer l'homme chez François Hollande c'est tuer le problème. 

Quoi, que me dis tu blogueur le président serait un tueur ? Oui, assurément mais à sang froid, de l'espèce qui laisse traîner une vipère sur la route de l'adversaire espérant qu'à son passage, elle remontera le long de son pantalon. C'est évidemment une méthode longue, loin de celle d'un Chirac ou d'un Sarkozy qui vont droit devant au risque d'y rencontrer un mur.

Mais que l'on y réfléchisse l'homme petit et guère favorisé par le physique, il n'a pas l'étoffe des héros, à éliminer tous les concurrents qui prétendaient à la belle Ségolène la rumeur dit que le fringant Villepin de la même promotion Voltaire comptait parmi ceux ci, puis réussi à se glisser à l'Elysée dans l'ombre de François Mitterrand

C'est encore dans une autre ombre celle de Lionel Jospin qu'il sera parvenu à s'emparer du parti socialiste et à éliminer tout à tour, Laurent Fabius qu'il affronte sur le Référendum européen puis Lionel Jospin lui-même dont l'appel du parti à son retour ne vint jamais, s'effaçant enfin derrière la mère de ses enfants pour faire battre DSK lors de primaires que ce parisien n'avait pas envisagé si provinciales.

Si en onze années totalement improductives pour les forces de progrès, seule Ségolène Royal a su innover prouvant que l'on pouvait intéresser le peuple non pas aux hommes mais aux solutions, tant sur le plan de l'élaboration des idées que le recrutement des troupes pour l'avenir, François Hollande gérait son temps personnel.

Ainsi Rocard devait avaler littéralement son parchemin par deux fois, en renonçant à la primaire et en se faisant remballer s'offrant en substitut miracle d'une candidature féminine forcément perdante dans la France notabilaire et tablière française.

François Hollande n'a jamais envisagé que Ségolène Royal pu gagner en 2007, ne travaillant qu'à rendre insoupçonnable sa neutralité entre les candidats ce qui en soit constituait déjà une belle trahison et ne reflétait que de loin la réalité de son comportement : savonner la planche des uns et des autres. Mais les négociations allaient bon train avec l'adversaire Le Jospiniste bafoué ex ministre de l'éducation nationale Claude Allègre quémandait à Neuilly une revanche, L'ignoble Charasse se présentait par la petite porte au QG de l'adversaire et Rocard ulcéré se voyait promettre la considération qu'on lui comptait à gauche.

Peut-on un instant imaginer la chute de DSK en 2012 comme seulement accidentelle ? Ce serait oublier l'amitié entre Valls, le nouvel allié devenu ministre de l'intérieur la victoire acquise et d'Alain Bauer, ancien Grand Maître du grand Orient, conseiller du président Sarkozy et représentant appointé d'une firme comptant parmi les plus influentes du lobby de l'armement US.

Un candidat élu aussi pro sioniste en France pouvait mettre l'Amérique à la merci d'une nouvelle affaire de Suez. Le soutien à Israël des USA ne saurait se transformer en soumission, tant Bush qu' Obama l'ont démontrés

Et Martine Aubry ? Comme l'arrivée de Hollande et Fabius auprès de Mitterrand marque la fin de l'ère Mauroy et la politique à gauche du président Mitterrand, Hollande n'a laissé aucun allié potentiel de deuxième tour à la maire de Lille pour des primaires socialistes qu'elle savait ne pouvoir gagner ce qu'elle ne cachait pas ayant beaucoup de réticences à participer à ce qui n'était plus qu'une parodie.

Hollande et Montebourg sont des Youngleaders, tout comme Fleur Pellerin, Marisol Tourraine, et ce Laurent Wauquier qui pointe en jeune ambitieux de la droite moderne, Ce sont ces étudiants ayant béneficiés d'une bourse spéciale américaine d'une association sponsorisée (au moins cette année par Bain&cie (On sait que Mitt Romney était un partenaire de Bain Capital et que l'optimisation capitaliste chez ces derniers consiste essentiellement dans les démembrements, ventes par appertements et délocalisations d'entreprises) et Lazard, ce qui fait qu'ils méritent fort le qualificatif de gauche américaine. La liste de ces hommes de pouvoir est éloquente

On comprend combien il est exclu que François Hollande change une politique dont il est plus que tout autre  le produit, mais on devra comprendre aussi qu'il n'aura de cesse c'est sa façon de fonctionner d'éliminer. Vous le trouvez déjà bien seul ?

Ce n'est qu'un début. Après Mélenchon il y en aura d'autres particulièrement parmi la gauche du PS et les écologistes, jusqu'au moment ou les ambitieux se rendront compte des places à prendre ministérielles dans un Parti démocrate au pouvoir et viendront se rallier face à une droite dont les leaders seront détruits les uns après les autres.

L'affaire Cahuzac montre que l'argent des Labos et autres intérêts sur les comptes suisses de certains de nos politiques ou de leurs vallets permet de s'assurer sans doute que le sort de l'élection ne se jouera qu'entre candidats agréés. De la nouvelle transparence gageons que le président Hollande saura faire un nouveau jeu de quilles.

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