mardi 15 février 2011

En débat Marine le Pen et Jean Luc Mélenchon empruntent un programme

Le débat sur RMC info BFMTV entre Marine Le Pen et Jean Luc Mélénchon animé par Jean Jacques Bourdin nous aura appris beaucoup et notamment que les deux candidats alternatifs aux champions des grands partis dominants avaient un programme.
Pas forcément celui que l'on croyait, en fait il semblait qu'ils avaient choisis d'emprunter largement, sans doute pour sacrifier à la mode Poivre d'Arvor, Houellbecq et autres BHL like.
Marine Le Pen tout d'abord. Le programme du papa était fait d'un nationalisme ombrageux dans lequel la charge de l'impôt devait être épargné aux classes industrieuses. Rien de bien différent du programme d'un Moubarak ou d'un Ben Ali.
Fifille innove, changeant son fusil d'épaule, elle s'en est allée puiser dans le programme du Gaulliste traditionaliste Dupont Aignan. Désormais la contribution des plus riches n'est pas exclue mais encore proclamant la nécessité de dévaluer la dette en abandonnant l'Euro, l'épargnant , le rentier n'est plus assurément le centre du monde pour le Front national.
Evidemment on trouvera quelques économies à réaliser sur le dos de l'immigré musulman dont on reste persuadé  qu'il pèse sur le poids social à supporter et qu'il entre en concurrence avec le travailleur indigéne.
Nonobstant, la démonstration générale s'appuyait sur des arguments que l'on a entendus (ou cru comprendre) dans la bouche  d'économistes réputés de gauche comme les économistes atterrés.

De son côté, Jean Luc Mélenchon dont on gardait le souvenir d'un pourfendeur de l'Europe apparu en champion de la gauche, celle du programme commun et européen convaincu, chantre de l'Euro, champion d'une nouvelle économie écologique et durable axés sur la satisfaction  des besoins collectifs et du développement des savoirs. On aurait tord de s'en étonner, mais la force de l'image d'un tribun est telle que bien souvent elle camoufle le fond de son programme.
Dans les statistiques de ceux qui partent en vacances d'hiver, les employés et les commerçants - artisans partagent le même sort, la surprise fut d'apprendre que ce candidat de la gauche affirmée recueillait également leurs faveurs, tandis que la classe ouvrière, celle qui de loin ne va jamais à la neige, privilégiait la candidate frontiste.
Plus que jamais la politique est aussi affaire de sociologie, et disons le rare sont les électeurs qui choisissent de voter contre leurs propres intérêts.
Pour l'ouvrier, l'immigré est une concurrence déloyale qui vient au profit du patronat peser sur le niveau des salaires. De l'accuser de racisme ne fera pas reculer d'un iota les arguments en faveur du Front national qu'il y puise.
La gauche doit aborder la question ouvrière avec un peu plus de sérieux.