lundi 8 septembre 2014

La culture du maillon faible

La culture du maillon faible

Cette semaine politique proprement incroyable qui a vu les écologistes refuser de rentrer à nouveau dans le gouvernement malgré le forcing d'une fraction importante de leur représentation parlementaire, qui a vu le Président saisir l'occasion offerte par les déclarations du week-end de ses ministres de l'économie et de l'éducation pour les expulser du gouvernement pour la raison qu'ils constituaient "le maillon faible" laisse chacun en état de sidération.

Cette expression le maillon faible que Marine Le Pen avait déjà utilisée pour commenter l'actualité politique nous vient d'une émission de jeu télévisé dans laquelle un candidat est ignominieusement é-li-mi-né par ces mêmes mots: Vous êtes le maillon faible.

J'ai souligné dans un billet sur ce blog le 13 Avril 2013 que cette attitude résumait à elle seule le comportement politique de François Hollande et qu'il finirait nu, comme le Roi est nu, sans sa gauche, ni les écologistes. Il est devenu à son tour le maillon faible par logique systémique.

Cette dérive droitière du parti socialiste que les commentateurs interrogent pour constater, Georges Marchais l'ancien premier secrétaire du PC l'avait souligné bien auparavant, qu'elle va de pair avec celle de la société en général  en est l'illustration

Il ne s'agit donc pas d'un événement récent.

 Cette idéologie résurgente dans la société moderne, mais constante dans les milieux "patronaux" et plus simplement de pouvoir qui veut que les meilleurs gagnent, ceci justifiant leurs gains exorbitants, et que les perdants soient, comme dans l’arène romaine le gladiateur malheureux, proprement mis à mort.

Une idéologie eugéniste, propre au fascisme, qui est celle véritable des barons de la Forge et du pétrole soit un pouvoir fort que nous contrôlons, une armée pour s'assurer des ressources et des milices pour mater les révoltes.

Une idéologie non pas allemande, mais bien européenne, et il suffit pour s'en convaincre de lire les proclamations du Comte de Fersen sur les murs de Paris, et par la suite de Stockholm et qui lui valut de se faire lyncher par la foule ouvrière de ce pays.

Mais le livre ravageur de la maîtresse du président venant mettre le point final et fatal à la farce brouille les pistes et vient renforcer l'idée d'une simple crise des valeurs.

Ainsi, victime de ses lubies récurrentes sur les LGBT et autres "dérives libertaires sociétales à la Cohn Bendit" Éric zemmour, digne représentant de l'extrême droite, associe ce naufrage à la gauche et son laxisme.
 On peut observer que la liberté des mœurs, à de très rares exceptions, l'épisode madame de Maintenon sous le long règne de Louis XIV, est, a toujours été, un apanage aristocratique, l'idéologie du maillon faible est bien celle des puissants de ce Monde.

La permissivité de mœurs va de pair avec la dépense somptuaire du possédant. Et lorsqu'elle fait scandale à Florence dénoncée par Savonarole, dans le Midi par le peuple Cathare, et plus tard par Luther, les Princes lèvent l'armée de la répression.

Ainsi cette libération n'est-elle d'un point de vue de gauche que la revendication de l'abolition d'un privilège de classe, elle n'est en rien la cause de l’extension de cette domination sans limites des puissants que nous constatons
Domination qui passe aussi en effet par l'impunité judiciaire, inutile de rappeler celle de nos financiers, mais impunité dans tous les domaines et non dans la seule malversation d'industrie. On peut citer les scandales multiples de pédophilie, de Jimmy Saville en Angleterre au sein des médias, des hôpitaux et des orphelinats non sans complicité, celle absolue des prélats catholiques, et les divers épisodes de ballets roses, verts ou bleus, de nos républiques.

La gauche d'ailleurs n'a jamais revendiqué, à travers cette liberté que montre du doigt la droite qui appelle de ses vœux un nouveau fascisme, que l'égalité des hommes et des femmes, des homos et des hétéros, du blanc et du coloré tandis que c'est bien un privilège de classe que l'appareil du pouvoir défendait en cachant puis justifiant les relations du candidat Dominique Strauss Kahn avec les divers Dédé La Sardine qui organisaient ses relations mondaines.

Il faut à l'évidence souligner, plutôt deux fois qu'une, ces confusions

Ainsi ce que la droite dénonce, c'est bien l'abolition d'un privilège de la classe dominante. Sa dévotion au Roi Juan Carlos n'est absolument pas atteinte par sa dénonciation de la corruption des valeurs de la Famille.

Et justement, nous avons été témoin ce mois-çi de la conjonction des votes du Parti Populaire espagnol, le PP en train de concocter une Loi de répression de l'avortement, et du Parti socialiste ouvrier espagnol, le PSOE, pour confirmer la Royauté d'un Prince héritier qui jure sur la bible sans que la Constitution laïque ne l'y oblige.
La République n'est déjà plus une priorité des socialistes espagnols. Elle ne l'est déjà plus des nôtres.

La Démocratie républicaine est à l'agonie, la politique menée sans liens avec le désir exprimé de l'électorat. A ce constat qu'elles ne nient même plus, nos élites répondent sans sourciller avec le premier ministre Valls et le Président Hollande ce que disait Margaret Tatcher aux mineurs: Il n'y a pas d'autres alternatives (TINA there Is No Alternative).

 Ce que Raymond Barre résumait par un célèbre:"pas de pitié pour les canards boiteux." idée que partage parfaitement l'actuel "socialiste" Maire de Lyon et soutien fort du Président, Gérard Colomb.

 Toute la carrière de François Hollande témoigne de son souci de ne pas être ce maillon faible que l'on élimine. Évitant de se placer trop sous les lumières, il a été le témoin et l'acteur du jeu de quilles implacable auquel se livrent le personnel politique, plaçant ses croche pieds dans l'ombre des rôles principaux. Car cette élite particulière, loin de sélectionner les meilleurs comme le voudrait la théorie, sélectionne des bouées insubmersibles, des pédalos, des Moscovici et son fonctionnement répond parfaitement au Principe de Peter, chacun atteindra son niveau maximum d'incompétence et en conséquence fermera sa gueule, sauf bien sûr Rebsamen le chevalier des emprunts toxiques de Dijon



 Le processus de sélection de ses vallets les plus complaisants ayant atteint son apogée et le peuple le découvrant soudain, les petits marquis aux bottines bien cirées, Oui  Aquilino Morelle c'est bien toi que je vise, et aux montres suisses, témoignages voyants de services rendus et de disponibilité à le faire à nouveau, nous crient Attention Fascisme en Vue.

 Le fascisme ne tombe pas sur la tête du pauvre ère comme un orage au mois d'août sur la serviette du vacancier, c'est au contraire l'aboutissement ultime d' un long processus de propagande que nos élites-piscines ont patiemment distillés au peuple depuis plusieurs décennies.
 Quand le gauleiter paraît, il est bien trôt tard, ceux qui défendent la Liberté, l'égalité et la Fraternité ont été, misérables maillons faibles É-LI-MI-NÉS, comme vient de le faire encore une fois François Hollande dont le gouvernement s'appuie sur le candidat 5% des primaires, celui qui a permis au parti socialiste d’enregistrer une raclée à 13,89% aux européennes.

Il n'y aura pas de résistance parlementaire au fascisme, celui-ci pour l'essentiel est déjà en place. Il n'attend plus que l'on érige sur la place centrale la statue du Maillon fort.
La question qui demeure, est de savoir si une résistance populaire peut encore prospérer.







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