dimanche 10 juillet 2011

Le Temple Le Prince La Banque et le Lupanar

Un inestimable trésor (mais que notre monde matérialiste s'est empressé de vouloir valoriser à quelques 14 milliards d'euros) vient d'être mis à jour le 27 Juin 2011 dans les chambres secrètes d'un temple indien du Kerala consacrée à Vishnou. Le temple de Sree Padmanabhaswamy dans la ville de Thiruvananthapuram pour être précis. On ne sait si le pactole est religieux ou provient de la cassette personnelle  des anciens souverains de l'Etat princier de Travancore. Ce sont cependant les héritiers de ces princes qui en assuraient la garde et la question est d'importance car l'Etat indien pourra s'en rendre d'autant plus facilement propriétaire qu'il en aura proclamer le caractère profane.
Ce temple est consacré à Vishnou qui pour faire court et bref est le Dieu de la guerre et cette fortune serait donc le fruit des rapines et pillages qu'autorisent les lois (ou l’absence de) de la guerre.
Si l'édification d'un temple est le plus souvent associé au nom d'un Prince, on ne doit pas oublier qu'il est le receptacle d'une toute petite partie de la fortune qui vient s'y échanger à ses pieds.

Dans l'évangile des chrétiens on rapporte que le Christ aurait chassé les marchands du Temple. C'est que le butin, les offrandes mais aussi la préparation de l'intendance de guerre font l'objet d'un commerce florissant. sur l'esplanade ou le parvis de l'édifice.

Le Temple, le Prince on doit donc y ajouter le négociant pour constater une civilisation.

Le problème immédiat qu'affrontent ces trois acteurs est celui des conditions du financement de cette activité: le prêt avec ou sans intérêt. Le temple et on entend par là tous les temples  y compris l'église et la mosquée refusent ou ont refuser historiquement l'intérêt auquel ils substituent en réalité le service en plus.

Celui qui a bénéficié d'un prêt devient un obligé qui remboursera sa dette en partie par l'accomplissement d'une tâche à titre gracieux, de sa participation assidue aux actes religieux ou de sa disponibilité à l'égard du Prince pour fournir des combattants choisies parmi les siens

La banque c'est à dire en réalité le prêt avec intérêt libère le débiteur de telles obligations qui sont le ciment de la stratification sociale des sociétés féodales telles que les monarchies du Golfe par exemple.

La lutte contre les hérétiques ( la croisade contre les Albigeois s'accompagnent ainsi d'une expulsion des juifs établis historiquement en terres ou domine l'arianisme: Lombards, Goths) est bien souvent aussi une lutte contre ceux qui tolèrent religieusement le prêt à intérêt ou à gages. De la même façon on peut aussi  lire sans se tromper la révocation de l’Édit de Nantes et le siège de la Rochelle comme une révocation du crédit que pratiquaient les riches négociants de la cité maritime.


Il y avait sur la chaine cinq une émission en ce samedi 9 Juin sur l'économie de l'Ile de Saint Martin divisée juridiquement entre une partie française et une partie néerlandaise qui pourrait servir d'illustration aux profondes différences de mentalité entre les 2 approches.

La partie française est pauvre, le chômage important mais les citoyens y jouissent de droits à la santé par exemple que peut garantir une administration prospère qui s'est substituer au Prince pour de fait faire régner les lois de la morale désormais laïque mais héritière des valeurs du catholicisme traditionnel. La relation sociale est organisée autour d'un réseau d'obligations croisées



Au contraire le territoire soumis au droit néerlandais est celui de toutes les libertés économiques les hôtels, les centres commerciaux, les casinos, les établissements de nuits et autres bordels y fleurissent dans la déréglementation et l'absence de droit social et d'engagements forts de l'administration à l'égard des citoyens.


Entre les révolutions arabes qui revendiquent la démocratie, les appels à la dé mondialisation contre ou avec l'Europe ou l'affaire DSK (sexe et FMI) telle qu'elle déchaine les passions on ne peut ignorer qu'en toile de fond c'est le grand débat de civilisation entre morale, crédit et liberté qui demeure et perdure.

Et visiblement de traditions culturelles différentes bien plus que la langue, c'est la réponse à cette question qui divise le plus profondément flamands et wallons.

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