samedi 20 février 2010

J'ai testé la démocratie à la française sur le Post


Ce fut une expérience riche d'enseignements, J'ai ouvert il y a un peu moins d'un an un compte sur le Post.fr
J'avais longtemps hésité, franchement dubitatif, mais, comme chaque matin je me rendais sur la nouvelle page de Guy Birenbaum qui avait abandonné son blog NRV sur 20 minutes, je cédais aux injonctions du site de créer ma propre page.

Je tenais depuis 2005, en toutes libertés et insouciances, sans autres impératifs que mon bon plaisir comme on dit chez les royaux, mon blog personnel sur la plate forme overblog.

Le concept du Post semblait alléchant de prime abord: faire des blogueurs le moteur de l'information en ligne.



Le plus effarant sans doute était que Le Monde soit à l'origine d'une si belle initiative. Pensez le fleuron, le quotidien de référence de la France pansente (le a n'est pas une faute d'orthographe ici).
On eut imaginé plutôt Libération, l'Humanité, quelques organisations ou groupes de pensées libertaires avides d'ouvrir au peuple les portes de la liberté d'expression que permet l'internet.

Ah, mais attention, il n'était pas question d'imiter cette poubelle de Skyblog, la qualité des interventions serait garantie par la collaboration entre les professionnels de l'information, les journalistes et les blogueurs.

Que du vérifié, que du formaté . Pour cela l'objectif aura été tenu. Au delà de toutes les espérances. Le Post et sa rédaction se sont retrouvés prisonnier de la conception française de la démocratie. Cette démocratie que notre président et sa majorité questionnent à chaque instant.

L'arme fatale dans notre société nous le savons bien est le droit de propriété. Il existait dans les pays voisins du nôtre des partis qui se revendiquaient ouvertement d'être des organisations de propriétaires. Napoléon avait réservé aux possédants le droit de vote, par le census, mais la République se faisait au contraire la championne de l'égalité des droits.

En rétablissant le droit de propriété donc des possédants comme critère essentiel du droit à l'expression la classe sociale au pouvoir a aboli de fait ce qu'il est convenu de nommer Liberté.



La propriété intellectuelle qui constitue par ailleurs le plus sur moyen d'échapper aujourd'hui à l'impôt, il suffit de regrouper ses brevets et licences dans une Holding basée dans un paradis fiscal, sert désormais de garde chiourme à la pensée dominante.

Il n'est pas en effet une photo, un bout de film, un article, une musique qui n'est un auteur, donc un légitime propriétaire. Loin de limiter ce droit de propriété, on l'étend à l'infini. Dans le temps, nous pouvons enfin commenter les oeuvres de jeunesse de Jules Vernes en toutes libertés pour BHL nos petits enfants gardent une mince chance, dans l'espace, on nie la notion d'espace public, de sorte que chacun désormais au nom de son droit à l'image peut censurer une publication.

Dans ce contexte, Une publication en ligne en France mais bientôt dans tout le monde "civilisé" ne peut offrir un espace de parole libre. Le "Fair Use" des américains est contesté par ceux même qui se revendiquent des amendements les plus libéraux de la belle Constitution.

Don Franscico Quevedo y Vellegas, l'un des trois grands auteurs espagnols fut l'objet, bien après sa mort des foudres de l'inquisition espagnole. C'est donc à Amberes, Anvers, que parut entre 1700 et 1726 la première version non expurgée de l'ensemble de ses écrits, inaugurant en ce pays et en cette ville une industrie qui ne devait cesser d'y prospérer, inondant l'Europe entière d' ouvrages à l'Index.

Nous en sommes malheureusement revenu à ce point de régression. Avec l'Hadopi, la Loppsi 2, le traité sur la propriété intellectuelle, autant de fleurons de la politique du président Sarkozy nous devons nous poser réellement la question de la Liberté sans doute plus encore que par le passé.





3 commentaires:

  1. bonjour Borneo
    voila le resultat d hadopi/loppsi2, la censure à tout va, la liberté d expression qui dimunie de plus en plus
    bisous Borneo

    Chantal Rebelle

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  2. je viendrai vous lire sur votre blog....
    Albatros

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