Comment comprendre l'entêtement de
François Hollande dans un voie que beaucoup dénonce comme
suicidaire pour les classes populaires, avec une violence à peine
contenue chez Frédéric Lordon dans sa dernière livraison, sinon dans une psychologie que
résume le titre de cet article: Rira bien qui rira le dernier.
On dira ce que l'on voudra, mais le
destin collectif est fait de l'action non conjuguée des hommes qui
pour la plupart ne déroulent que des ambitions personnelles. Chez
François Hollande cela passe par l'élimination discrète mais
patiente des concurrents comme Horace vint à bout des Curiaces: En
les éliminants l'un après l'autre dans la compétition vers le
pouvoir.
Les unes des magazines de la semaine,
l'Express, le Point reflètent assez l'opinion que chacun peut avoir
à considérer le président de l'extérieur : un personnage
assez falot qui paraît zizaguer entre les problèmes essentiellement
pour se donner du temps et semble vouloir excuser cette
caractéristique de pirouettes humoristiques.
photo: capture d'écran partielle d'un scan @si le site de Daniel Sneidermann
Feignons d'ignorer ce qui nous dépasse
pourrions nous comprendre ou au contraire vous ne perdrez rien à attendre le dénouement que je vous réserve. En réalité il compte les obstacles et
les identifie comme des personnages : Il assigne un rôle à
chacun de ceux qu'il entend vaincre. C'est à dire ? Un François
Hollande ne se bat pas contre l'inflation ou le déficit, il assimilera Mélenchon à une politique de déficit public et travaillera à l'élimination politique de ce dernier.
Tuer l'homme chez François Hollande c'est tuer le problème.
Quoi, que me dis tu blogueur le
président serait un tueur ? Oui, assurément mais à sang
froid, de l'espèce qui laisse traîner une vipère sur la route de
l'adversaire espérant qu'à son passage, elle remontera le long de
son pantalon. C'est évidemment une méthode longue, loin de celle
d'un Chirac ou d'un Sarkozy qui vont droit devant au risque d'y
rencontrer un mur.
Mais que l'on y réfléchisse l'homme
petit et guère favorisé par le physique, il n'a pas l'étoffe des
héros, à éliminer tous les concurrents qui prétendaient à la belle Ségolène la rumeur dit que le fringant Villepin de
la même promotion Voltaire comptait parmi ceux ci, puis réussi à
se glisser à l'Elysée dans l'ombre de François Mitterrand
C'est encore dans une autre ombre celle de
Lionel Jospin qu'il sera parvenu à s'emparer du parti socialiste et
à éliminer tout à tour, Laurent Fabius qu'il affronte sur le Référendum
européen puis Lionel Jospin lui-même dont l'appel du parti à son
retour ne vint jamais, s'effaçant enfin derrière la mère de ses
enfants pour faire battre DSK lors de primaires que ce parisien n'avait
pas envisagé si provinciales.
Si en onze années totalement
improductives pour les forces de progrès, seule Ségolène Royal a
su innover prouvant que l'on pouvait intéresser le peuple non pas
aux hommes mais aux solutions, tant sur le plan de l'élaboration des
idées que le recrutement des troupes pour l'avenir, François
Hollande gérait son temps personnel.
Ainsi Rocard devait avaler
littéralement son parchemin par deux fois, en renonçant à la
primaire et en se faisant remballer s'offrant en substitut miracle
d'une candidature féminine forcément perdante dans la France
notabilaire et tablière française.
François Hollande n'a jamais envisagé
que Ségolène Royal pu gagner en 2007, ne travaillant qu'à rendre
insoupçonnable sa neutralité entre les candidats ce qui en soit
constituait déjà une belle trahison et ne reflétait que de loin la
réalité de son comportement : savonner la planche des uns et
des autres. Mais les négociations allaient bon train avec
l'adversaire Le Jospiniste bafoué ex ministre de l'éducation
nationale Claude Allègre quémandait à Neuilly une revanche,
L'ignoble Charasse se présentait par la petite porte au QG de
l'adversaire et Rocard ulcéré se voyait promettre la considération
qu'on lui comptait à gauche.
Peut-on un instant imaginer la chute de
DSK en 2012 comme seulement accidentelle ? Ce serait oublier
l'amitié entre Valls, le nouvel allié devenu ministre de
l'intérieur la victoire acquise et d'Alain Bauer, ancien Grand
Maître du grand Orient, conseiller du président Sarkozy et
représentant appointé d'une firme comptant parmi les plus
influentes du lobby de l'armement US.
Un candidat élu aussi pro sioniste en
France pouvait mettre l'Amérique à la merci d'une nouvelle affaire
de Suez. Le soutien à Israël des USA ne saurait se transformer en soumission, tant Bush qu' Obama l'ont démontrés
Et Martine Aubry ? Comme l'arrivée de Hollande et Fabius auprès de Mitterrand marque la fin de l'ère Mauroy et la politique à gauche du président Mitterrand, Hollande n'a laissé aucun allié potentiel de deuxième tour à la maire de Lille pour des primaires socialistes qu'elle savait ne pouvoir gagner ce qu'elle ne cachait pas ayant beaucoup de réticences à participer à ce qui n'était plus qu'une parodie.
Hollande et Montebourg sont des Youngleaders, tout comme Fleur Pellerin, Marisol Tourraine, et ce Laurent
Wauquier qui pointe en jeune ambitieux de la droite moderne, Ce sont
ces étudiants ayant béneficiés d'une bourse spéciale américaine
d'une association sponsorisée (au moins cette année par Bain&cie
(On sait que Mitt Romney était un partenaire de Bain Capital et que
l'optimisation capitaliste chez ces derniers consiste essentiellement
dans les démembrements, ventes par appertements et délocalisations
d'entreprises) et Lazard, ce qui fait qu'ils méritent fort le
qualificatif de gauche américaine. La liste de ces hommes de pouvoir est éloquente
On comprend combien il est exclu que
François Hollande change une politique dont il est plus que tout
autre le produit, mais on devra comprendre aussi qu'il n'aura de
cesse c'est sa façon de fonctionner d'éliminer. Vous le trouvez
déjà bien seul ?
Ce n'est qu'un début. Après Mélenchon
il y en aura d'autres particulièrement parmi la gauche du PS et les
écologistes, jusqu'au moment ou les ambitieux se rendront compte des
places à prendre ministérielles dans un Parti démocrate au pouvoir
et viendront se rallier face à une droite dont les leaders seront
détruits les uns après les autres.
L'affaire Cahuzac montre que l'argent
des Labos et autres intérêts sur les comptes suisses de certains de
nos politiques ou de leurs vallets permet de s'assurer sans doute que
le sort de l'élection ne se jouera qu'entre candidats agréés. De
la nouvelle transparence gageons que le président Hollande saura
faire un nouveau jeu de quilles.