Le Hold-up du siècle
Ce Week-end qui semble à tout le moins
particulièrement anodin, juste marqué par un petit retour du froid et de la neige
dans l'Est pour combler le besoin d'informations chaudes de nos TV,
pourrait finir retrospectivement comme le plus important de l'année du
point de vue de l'intégration forcée en cours de l'Europe ou de son
explosion définitive
Car justement en cette fin de semaine,
tout s'accélère: le voleur voyant la brigade approcher se fait plus
entreprenant, commet des bévues et ses victimes se rendent enfin
compte de leurs mésaventures. L'agence de notation Moody's vient de
dégrader la note de l'Angleterre, insatisfaite du chancelier
Osborne un ministre privatisant pourtant à tour de bras la santé,
la retraite et les études de ses concitoyens. Le crédit du très
libéral premier ministre Tory David Cameron, créature médiatique
du Tycoon Murdoch, déjà au plus bas ne devrait pas s'en relever. Il
est vrai qu'il venait d'évoquer à propos de l'Europe l'éventualité
d'un Référendum.
Fallait pas.
En bref la pieuvre s'impatiente, veut
tout le magot tout de suite.
En Italie, le temps des urnes vient de
sonner. Pour le pays d'abord ou une gauche démocrate du centre
aseptisée va tenter de servir de roue de secours au char en
perdition du premier ministre choisi il y a plus d'un an déjà par
Goldman Sachs et la BCE pour diriger le pays. Mais cet ancien vice
président de la branche européenne du temps ou l'établissement
conseillait la Grèce dans le maquillage de ses comptes, est à peine
crédité d'une dizaine de points en pourcentage des intentions de
vote. Quelle ingratitude !
En face, le candidat dont un boss de la
Mafia fut un temps très officiellement le gardien d'immeuble, le
richissime affairiste Berlusconi rassemble la droite
catholique et cathodique, les débris de partis fascisants (de Fini à
la Padanie) dans la coalition de circonstance le PDL (parti de la
liberté de voler) ou ne déparent pas les candidat(e)s issu(e)s de
ses chaînes de TV ou de ses partouzes médiatiques
Une partie du Peuple italien
a manifesté son ras le bol en rejoignant en masse le bouffon selon
Bruxelles, le gauchiste selon la droite, le populiste fascisant selon
la gauche, Beppe Grillo et son mouvement 5 étoiles. Au meeting de
Milan, le prix Nobel de Littérature, l'immense Dario FO était à
ses côtés dans cette promesse intransigeante de rétablir la
démocratie. Beppe Grillo dans l'esprit n'est pas si éloigné de ce
qu'a voulu tenter Ségolène Royal avec son mouvement Désir d'Avenir
mais lui a toujours refusé de passer à la télévision et de se
soumettre à un quelconque diktat d'appareil. Ajoutons qu'il a commencé bien avant l'ex candidate, noyée du côté de la Rochelle, du PS
On lui prédit 20 % des suffrages
et ça devrait forcer droite et gauche italienne de gouvernement dans
une union nationale des tripatouilleurs d'urnes.
La scène italienne va demeurer
passionnante au delà de cette seule fin de semaine car elle
s'inscrit dans le contexte d'une autre élection, à 117 électeurs
toutefois, celle que vont tenir les cardinaux pour trouver un
successeur à Benoît XVI.
Là aussi les masques tombent et la
médiatisation de l'événement met en lumière l' IOR, la banque du
Vatican, prise dans les scandales de blanchiment et de soupçons de
collusions mafieuses que les récentes nominations, un contrôleur venus du Liechstenstein et un président allemand officiellement fabriquant d'armes et membre
de l'Ordre de Malte n'ont pas levées. Le sabre et le Goupillon tout l'héritage des Templiers,
On ne peut certes parler de guerre entre
factions au Vatican tant le plateau de la balance penche dans le même sens :
les intégristes ont juste obtenus la mise au pas des 75 000 sœurs
américaines, les hyper fondamentalistes ont ramenés les dissidents
fascisants de monseigneur Lefebvre dans le Giron de l'église et les
observateurs s'accordent à reconnaître la toute puissance de l'Opus
Dei.
Le malaise ambiant réside surtout
dans ces accusations prouvées de réseau de pédophilie qui ont
forcés le Cardinal de Californie à démissionné tandis qu'au sein
de la Curie, le nettoyage des écuries de la Légion du Christ du
padre Degollado réclame une action déterminée que la richesse du
mouvement et la puissance de ses réseaux semble exclure.
Les citoyens italiens en bref sont aux
premières loges pour voir les masques tombés et ils savent que
voter ne suffira pas.
Au Portugal où les privatisations s'accélèrent au rythme de la récession c'était semaine de grève générale, comme en Grèce ou le président français
François Hollande plaisantait précisément sur la volonté du
gouvernement de coalition de corrompus de privatiser l'eau, le sable
et l'air des Hellènes. Les cailloux aussi d'ailleurs, enfin ceux que
n'auraient pas déjà acquis les oligarques russes MAIS Orthodoxes,
hein !
Sur l'eau, on le sait la France
propose à ce pays ami entre tous ET ses frégates de combat ET ses
multinationales de l'assainissement. Pour conforter sans doute l'Aube
dorée de cette encore toute jeune Démocratie
En Bulgarie, le gouvernement venait
juste de démissionner mais cela passait inaperçu tant les nouvelles
d'Espagne semblaient surprenantes non seulement le gendre du Roi
Urdagarin se voyait inculpé : blanchiment, détournement,
fraudes fiscales, rien que de très banal dans ce milieu là
lorsqu'on croise un juge mais le premier ministre Rajoy ainsi que la
majorité de la copolla du parti au pouvoir le PP se voyait reprocher
la perception massive d'argent noir. Selon des révélations publiées
par le Journal El Pais s'appuyant sur les carnets de l'ancien
trésorier Barcenas de cette formation.
Depuis son siège de Londres cette même semaine la banque
Goldman Sachs venait de réitérer son exigence de privatisations
massives et d'une baisse des salaires, dite de compétitivité, de
30 % dans la zone euro tandis que les mesures qu'elles avaient
déjà imposées de concert avec la BCE et le FMI produisaient le
résultat annoncé par la majorité des économistes intègres ;
stagnation et stagflation, dépression, récession et déficits publics en berne.
Le remède ? Transférer par un
tour de passe passe aussi rapide qu'immoral les actifs des États au
bilan des banques en quasi faillites frauduleuses.
Comme en France les gouvernements
européens, tour à tour, renoncent à légiférer
sur la séparation entre banques d'affaires et banques de dépôts
comme ils s'y étaient engagés. Cela aurait obligé à une
exhumation des actifs pourris toujours dissimulés aux tréfonds des
bilans. Donc vous comprenez bien les PRIVATISATIONS sont plus que
nécessaires.
On en aurait presque oublié, dans l'évocation de cette semaine si quelconque, la réunion du G20. On a y beaucoup pleuré autour de la guerre des monnaies et de sa victime cet €uro si fort que nous fait perdre toute compétitivité dans la mondialisation. Rassurons nous, la commission européenne va surveiller dés Mars, le dumping chinois dans l'industrie des panneaux solaires.
Ce transfert imposé de toute urgence de notre capacité industrielle vers les ateliers à esclave à 1$ jour, ce cambriolage à
chaud, le plus important depuis la guerre de l'Opium, des gares, trains, hôpitaux, musées, stades, autoroutes,
ports au profit du patrimoine de nos établissements financiers
devraient permettre de redonner quelques lustres à leurs feuilles
comptables aux alentours de 2017.
La France ayant 5 établissements
financiers de dimensions internationales Axa, BNP, SG, Crédit
Agricole et le groupe des caisses d'épargne et banques populaires
fait partie des nations profiteuses nettes du racket en cours.
Nos
socialistes se font donc une douce raison, d'autant plus qu'une autre
faillite menace, celle du nucléaire, la super centrale Areva de
génération 3 du grand Nord venant d'en reprendre pour 2 ans de
retards supplémentaires comme il nous le fût annoncé cette même semaine et donc
aussi celle que nous construisons pour notre propre compte à
Flamanville.
Ceci tant qu'aucun cygne noir des
sables ne se profile à l'horizon. Du genre percée scientifique
majeure dans le domaine de l'énergie, par exemple les super
conducteurs Oh là là !
Il faut le redire, ce ne sont pas les
États qui sont en faillite mais bien les établissements financiers
et c'est pourquoi les citoyens sont sommés de cautionner les
imprudents. En effet qu'est ce qui empêchait l'État d'augmenter le
prix de l'électricité de 24 % comme le supportent les lettons
depuis la privatisation de leurs compagnie nationale ? Pourquoi
lui impose-t-on de renoncer à ces recettes ? Pour le
contraindre à d'autres privatisations que la baisse de rentrée
fiscale impose.
Par quel tour de passe acceptons nous
le discours que ces États dits faillis comme la Grèce soient
contraints d'emprunter entre 4 % et jusqu'à 7 % et plus
tandis que pour s'offrir les ports privatisés, les banques et leurs
faux nez iront au guichet de la BCE retirer l'argent à taux zéro
qu'elle leur concède ?
Par quel aveuglément auquel le
milliard octroyé généreusement à la presse n'est pas étranger,
acceptons nous docilement les explications foireuses du ministre de
l'économie Moscovici, ex vice président du cercle de l'Industrie ?
Si Moi président juste élu a mis ses
pas exactement dans ceux de son prédécesseur à la politique
désavouée, guerre des sables y comprise, quel part de vérité
reste-il au simulacre de Démocratie qui fait norme en Europe ?
C'est clair : aucune.
Ce qui est transparent aussi, c'est la
conscience de la mascarade, merci Wikileaks, qui monte parmi les
citoyens européens. Désormais la question est la suivante nos politiques sont ils disposés à faire tirer sur les foules qui refusent l'arnaque en cours?
La réponse est proche et nous n'entretenons aucune illusion sur sa nature.